ILS SONT VENUS

à l’Orangerie

Juillet 2023 : Peintres aborigènes, les maîtres du rêve

Authentique, ancestral et résolument contemporain, l’art aborigène australien s’expose à l’Orangerie du Château de Montéléger.

Parmi la quarantaine d’artistes présentés, plusieurs, de grande notoriété, figurent dans les collections des musées du quai Branly et Confluences. Ouvert tous les vendredis, samedis et dimanches de 14h à 19h. Visites commentées tous les soirs à 17h (entrée libre).

L’aventure de l’art aborigène d’Australie commence en 1971, au cœur du grand désert australien. Des hommes, issus de la plus ancienne tradition picturale au monde, s’emparent des matériaux de la peinture occidentale avec une aisance stupéfiante et livrent au monde des œuvres puissantes liées à leur profonde spiritualité. C’est alors l’irruption, dans notre époque matérialiste, d’un art des origines, sacré et secret. Plusieurs décennies se sont écoulées depuis ce jour, le mouvement, plein de vitalité, n’a cessé d’évoluer sans jamais s’éloigner du Dreaming – le temps du Rêve – sa source vive, grand livre oral des origines.

Nous présentons à l’Orangerie, une collection d’œuvres, visions intemporelles, véritables chants peints qui célèbrent la vitalité du monde

Juillet 2022 : Heidi Wallaeys

Les grandes toiles de Heidi Wallaeys nous montrent des images d’une nature qui s’efface : le vol capricieux des oiseaux, la douce chute de neige, la houle des eaux calmes, les montagnes gelées en l’absence de vent, la lumière fluorescente du soleil de l’été, la silhouette d’un arbre disparaissant dans l’obscurité. Les paysages vastes et fugaces de la liberté et de l’infini évoquent un espace intérieur – face aux limites que nous impose l’existence, s’ouvre la promesse du paysage intime et voilé mais large de la pensée, des sentiments et de l’imagination.
Dans un de ses tableaux, la peintre appelle cela « the sky in my mind », d’après Virginia Woolf. La spatialité tangible fait également allusion à la distance infranchissable qui sépare nos esprits, à la difficulté de se retrouver.
La couleur est très présente dans l’œuvre de Heidi Wallaeys et n’est jamais neutre. Un turquoise clair, un bleu-violet ondulé, un jaune vibrant, quelques touches de rose brillant, ainsi que du blanc et du noir, apparaissent dans les surfaces monochromes, toujours translucides et avec des nuances subtiles. Avec quelques coups de pinceau, des lignes, des taches et une simplicité d’expression, la peintre réussit à créer des scènes qui rappellent la concision du haïku japonais. Cette association n’est pas le fruit du hasard car l’une de ses références est le beau livre « The Book of Tea », de Okakura Kakuzo, un guide esthétique et une philosophie de vie.
L’ensemble de l’oeuvre de Heidi Wallaeys est une nécessité réelle et le résultat d’une vision décidée du monde. Tant ses peintures que ses petits dessins et gravures – tout comme les miniatures dans les livres anciens – revendiquent quelque chose qui nous manque aujourd’hui : la subtilité.
Anna Lopez Pujal

Mai 2021 : Micro cars

Micro cars et engins à moteur des années 1950/60.

Mars 2019 : 3 artistes complémentaires

L’orangerie accueille trois artistes conjointement :

Estelle Reverchon – sculpteur :
Estelle façonne et modèle. Elle sculpte là où résonnent les âmes, cherche l’écho des psaumes… Du désespoir à la béatitude, chaque pièce est pour Estelle “spirituelle”.

Catherine de Guiran – poète :
Elle garde en elle cette joie secrète de jouer avec les mots, de les mettre en équilibre, de les éloigner, de les rapprocher, jusqu’à trouver le rythme, la musicalité.

Armelle Guiard – artiste peintre :
Armelle peint des arbres ou plutôt des morceaux d’arbres. Des troncs et des branches qui se dressent comme des ponts entre ciel et terre et s’entremêlent à des aplats de couleurs et des papiers découpés.

 

Juillet 2018 : Gilles Ghersi

GILLES GHERSI

Gilles Ghersi, artiste, Valentinois, mais inconnu de notre région ! C’est en Corée du sud que son travail a trouvé sa reconnaissance et plus largement en Asie. Au moment où il exposera à l’Orangerie (une de ses premières expos en France) il est le seul artiste français choisi pour exposer dans le cadre d’une grande rétrospective de Picasso à Séoul en juillet 2018.
Les personnages longilignes, aériens, poétiques et colorés qui se baladent sur les toiles de Gilles Ghersi sont ses “amis imaginaires“ (pour les Coréens). Mais surtout, ce sont ceux inspirés par sa tante Lilou.  « Elle était trisomique, et elle est décédée à l’âge de 65 ans. Nous avons toujours vécu avec elle, puisqu’elle vivait chez mes parents. Et elle a toujours griffonné des personnages sur des cahiers, avant de les découper, les habiller… Pour nous, c’était Lilou, pas une trisomique… C’était notre tante, presque une sœur ! ».
Un jour, raconte encore Gilles, « je suis retombé sur un de ses cahiers… mais j’ai mis du temps à les accaparer ». Pourtant c’est bien une nouvelle vie, à eux aussi, qu’il va leur offrir. Ses “Lilou” sont désormais des silhouettes récurrentes dans ses œuvres. Silhouettes qui ont charmé les Coréens et apporté de la joie à leur “papa”. À n’en pas douter, où qu’elle soit, Lilou veille encore…

 

 

Février 2017 : Le Regard Tairraz

Quatre générations de photographes de montagne.
Pendant plus de 100 ans, les Tairraz sont les photographes du Mont Blanc. Grâce à leurs photos, ils partagent leur passion pour la montagne, sont les témoins des transformations de la vallée de Chamonix au fil du temps et les observateurs de l’évolution de l’alpinisme.
Avec Joseph Tairraz, Georges Tairraz I, Georges Tairraz II et Pierre Tairraz qui s’éteindra en 2000 et signera la fin de cette aventure photographique, la famille laisse un patrimoine d’une grande beauté.
Cette exposition retrace, au travers de leurs objectifs, leur sentiment de la montagne. Un instant pour s’évader vers les plus beaux sommets grâce au regard fin et lumineux de ces quatre photographes de talent.
Lumière et horizon. Les Tairraz aiment la montagne, univers de lignes et de contrastes sculpté par la lumière, dont la révélation deviendra de génération en génération plus épurée, plus abstraite.
“Les montagnes sont belles et attirantes, la séduction compose leur essence et, dans l’effort uni au rêve, l’homme se porte à la frange de ces cimes pour adhérer à la solitude et découvrir le reflet de son être, pour prolonger l’horizon terrestre dans l’infini céleste et vivifier le mythe”.

Novembre 2017 : IRIS

Trois ans d’étude du Commerce de l’Art, non validées : vendre de l’art non, mais le « produire ».
Photo, mode, parfums, dessins sur tissus, tissus dessinés sur un corps androgyne, puis dessin de ce corps sans tissus, effrayant de maigreur : premier âge
Ça fait peur, mais le père « valide », et d’autres suivent dont le regard apprécie.
Réconciliation de l’artiste avec soi, d’où nait un second âge du dessin. Et là ça ne valide pas seulement, « ça se vend ».
Force et fragilité d’une fille de 28 ans, d’un âge pour le temps présent.
– Les termes entre guillemets sont d’Iris Marchand –

 

 

 

Avril 2017 : TIM

Travail polymorphe, tantôt des sujets figuratifs, tantôt des produits abstraits.
Panneaux figuratifs pour les premiers représentant des montagnes, des phares, ports, mais dans un contexte visuel et contemporain.
Panneaux abstraits sans objets particuliers pour les seconds, ils sont l’objet d’eux-mêmes. Tous ces panneaux mettent en évidence une méthode où la symétrie, l’asymétrie et la dissymétrie jouent avec les formes et les couleurs.
Pour les derniers panneaux ; les couleurs primaires, le noir et le vert car elles sont généralement en adéquation avec toutes les autres ; sont peintes, découpées, assemblées pour réanimer notre vision.
Comme tous les objets, ils n’ont pas, par conséquence ni contenu, ni sens, ni signification, ils sont comme tout le reste à voir, à imaginer, à aimer peut-être.

 

 

 

Juillet 2017 : Jean-Marc Saulnier

« Retourner (à) la peinture »
Des-sin / scin-dé : le travail de Jean Marc Saulnier est une question de retournement, un jeu avec la matière tracée dans laquelle il tranche, à vif, qu’il renverse, décale et recolle, pour mieux questionner, brouiller les pistes, atteindre un nouveau dessein, ouvrir le sens, « déceindre » l’espace.

Son œuvre est le fruit d’un processus de construction, déconstruction, reconstruction et de mise en débat de l’espace de la peinture.
A partir de gestes toujours rejoués : dessiner, peindre, découper, retourner, déplacer, coller, il donne vie et explore une infinie variété de possibles de l’espace pictural. En introduisant des modifications dans son système, Saulnier affronte le chaos, le traverse, le dépasse, l’incorpore. Ce chaos habite l’œuvre. Il conditionne sa transformation, rend possible d’autres configurations, une mobilité, un devenir de l’œuvre en perpétuelle mutation.

Août 2016 : Benoit Souverbie

Il envisage cette installation comme un éloge du trait. Le trait devient enfin le condensé du sujet, libéré de toute narration il existe pour lui-même, prend sa place, expression du moment suspendu entre le bruit et le silence.
La sculpture qui l’accompagne est issue de la même démarche mais dans la spatialité, utilise l’air pour s’exprimer.
Dessin et sculpture relèvent de la même trempe, l’expression pure d’un simple trait sur un papier suspendu et l’expansion dans l’air d’une matière pure et dure à partir du sol.

Août 2016 : Mathias Souverbie

 

« La sculpture est un chemin »
C’est avant tout l’histoire d’amour pour le moulage qui relate le mieux le travail de Mathias Souverbie. C’est en tant que mouleur qu’il a profondément observé et analysé de nombreuses oeuvres. Là il a affûté un certain regard et une approche singulière de la forme.
Mathias Souverbie a commencé par un travail souvent cinétique dans des combinaisons de matériaux variés ; plâtre, bronze, inox et ciment. Notons que les premières oeuvres étaient mobiles, élancées et aériennes. Puis ce faisant il a développé par dérive des processus de fonderie et d’empreintes, un procédé singulier pour façonner le béton. Ce fut une rencontre.
Chaque sculpture est en fait constituée de morceaux ou chapes analogues aux pièces d’un puzzle qui s’emboîtent à la perfection. C’est en somme un pied toujours dans l’univers cinétique. C’est aussi une touche pratique et logistique…

 

Août 2015 : Pascal Doron

Pascal DORON est né à Valence en 1958. Après des études à l’école nationale des Beaux-Arts de Valence et de Marseille, il obtient son Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique (DNSEP ART) en 1981. Depuis il n’a jamais cessé de peindre. D’abord enseignant en arts plastiques, il expose pendant plusieurs années puis poursuit une carrière de responsable artistique dans la communication. Il vit et travaille actuellement à Strasbourg. Pour lui, peindre est une nécessité.

Il expose aujourd’hui un ensemble de toiles réalisées au cours de deux périodes : 2001-2012 et 2014-2015. Leur point commun : le dialogue qu’il installe avec la toile et l’acte de peindre, le geste premier, un échange inépuisable qui est le moteur de son engagement.
Dans la première série il accumule la matière picturale sur de petits formats, à l’aide de spatules. Il racle la surface d’un bord à l’autre de la toile, geste horizontal, il retranche pour mieux ajouter. Les traces de matière sont les échos de possibles paysages.
Dans la seconde série, il associe, pose et superpose de fines pellicules de couleurs diluées sur des toiles carrées, un besoin de rendre l’instant parfait. Il construit lentement couche après couche des champs de couleur pour obtenir un foisonnement complexe, un assemblage de nuances subtiles, une surface sensible à explorer.
L’Orangerie, larges voûtes de pierre, fenêtres ouvertes sur le midi, la lumière et la couleur comme une évidence. Il installe les résonances, les affinités, les disparités, l’opposition des contraires, les similitudes formelles, rythme et silence ; l’accrochage est pour lui le prolongement de l’acte de peindre, comme une mise en jeu.

Photos 

Jean-Marc Saulnier : Photo jean-Pierre Loubat

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